SE Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie: „Nous sommes très présents à Galati, pour la coopération technique, militaire et culturelle”

SE Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie: „Nous sommes très présents à Galati, pour la coopération technique, militaire et culturelle”
Son Excellence Mme Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie
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A l'occasion de la visite à Galaţi, le 3 avril 2023, de Son Excellence Mme Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie, nous avons tenté de prendre le pouls de la collaboration franco-roumaine dans le contexte international actuel, en insistant évidemment sur les orientations pour développer des projets communs dans notre ville.

- Premièrement, je voudrais  évoquer le regretté acteur, Victor Cilincă, un grand francophone et francophile, qui aurait tant aimé pouvoir vous parler de la langue française à Galați et de la modalité dont l’ambassade pourrait la soutenir.

- Je veux d’abord lui rendre un hommage très, très sincère. J’ai rencontré monsieur Cilincă à l’occasion de la cérémonie de 11 novembre ( (Le Jour de l’Armistice de 1918 n.a.), organisée le 3 novembre 2022, où il interprétait une pièce autour du général Berthelot. C’était une personnalité extrêmement cultivée qui ne s’arrêtait jamais, qui avait beaucoup de projets et à qui nous devons beaucoup, pour le théâtre, pour la francophonie et aussi pour l’enthousiasme avec lequel il mettait en œuvre des nouvelles idées.

- À Galați, malheureusement, la langue française perd du terrain face à l’anglais, premièrement parce qu’on manque de professeurs de français. Est-ce que la France a la possibilité et la volonté d’aider le système d’enseignement roumain à ce sujet?

- Il existe un système de soutien par la Francophonie. L’Agence Universitaire de la Francophonie peut envoyer des lecteurs de français dans les universités, Galați a une grande tradition francophone et internationale, c’est une ville où il y a eu énormément d’intellectuels, de débat, une vie très riche et il nous revient de maintenir cette grande tradition. C’était l’idée qu’on a eue, avec le maire de Galați, mais aussi avec toutes les autorités d’avoir cette coopération avec l’ AFDJ et aussi l’Université et je suis contente qu’après deux ans difficiles, avec le COVID-19, on est en train, petit á petit, de relancer plusieurs projets. Dans les écoles, toute l'équipe de l'ambassade rencontre aujourd’hui les professeurs, nous avons aussi des collaborations côté recherche, dans le projet REXDAN et, bien sûr, la coopération décentralisée avec la région Nouvelle-Aquitaine et la ville de Pessac. Au-delà de la guerre, il est important d'inscrire à nouveau la coopération éducative et culturelle dans nos projets à long terme. 

- Sûrement. Et, puisque nous parlons toujours de culture, à Galati, nous avons la Bibliothèque française "Eugène Ionesco", une institution qui, à mon avis, rend un énorme service à la langue et à la culture françaises, dans des conditions peu désirables, étant soutenu par les dons de ses membres l'association fondatrice, membres qui avancent en âge et disparaissent. Etant donné que les autorités roumaines n'ont pas trouvé les moyens juridiques de la soutenir suffisamment, l'Etat français peut-il le faire, soit directement, soit à travers des projets l'impliquant ? 

- Nous en avons discuté avec les autorités du département de la Gironde et de la ville de Pessac, car, dans le cadre de la coopération décentralisée, on peut trouver des appuis. La Bibliothèque française est extraordinaire, elle fait un travail magnifique, dans un espace adapté, donnant l'exemple à toute la Roumanie, étant portée par un projet associatif, d'un couple très motivé, et c'est vrai qu'il faut trouver les moyens d’aider "Eugène Ionesco" de Galati, qui fait partie de notre patrimoine en Roumanie. Il n'y a pas de dispositif d'appui de la part de l'ambassade, c'est là toute la difficulté, le programme de financement des bibliothèques dépend de la municipalité, avec qui nous discutons, car un des moyens d'entretenir les bibliothèques est de les rattacher à des centres de langues, pour pouvoir organiser des concours DELF et DALF. C'est une discussion que nous avons avec le directeur de l'Institut français de Roumanie, qui m'accompagne aujourd'hui à Galaţi. 

- Ce serait formidable si ce projet se concrétisait. Malheureusement, nous ne pouvons pas ignorer la guerre en Ukraine. La France dirige le groupe tactique de l'OTAN en Roumanie et l'on a noté le changement récent, le 10 mars, du commandant de cette force, désormais en la personne de M. le colonel Laurent Luisetti, dont la longue expérience a été acquise dans des missions en Afrique, au Proche-Orient et les Balkans occidentaux. Se prépare-t-on au pire ? 

- La force française, au titre de l'OTAN, est là pour la dissuasion, cela veut dire qu'elle défend le territoire de l'OTAN avec des troupes de plusieurs pays, et le fait que la France la commande ne veut pas dire qu'elle est seule, il y a des détachements qui viennent s’ajouter au dispositif de l’OTAN pour assurer cette défense. C'est un effort collectif, mais pas offensif, alors si nous imaginions, depuis la Roumanie, le pire, comme vous l’indiquez, cela serait pratiquement impossible maintenant, tant les moyens de protection ont été installés en Roumanie pour la défense de l'OTAN. [Ce mal - n.a.] est une provocation que nous ne jugeons pas possible et réaliste, par exemple, vous savez que nous avons, près de Babadag, un détachement avec des missiles sol-air, à Constanta, à la base "Mihail Kogălniceanu", nous avons aussi une base  commandée par les Etats-Unis. Au nord de Galati se trouve le champ d'exercices de Smârdan, où les troupes françaises ont fait des exercices aux côtés des troupes roumaines et nous devons remercier les autorités roumaines pour l'accueil qu'elles nous ont réservé. Maintenant, nous sommes en train d'augmenter la force armée, au niveau brigade, afin d'augmenter la possibilité de participer aux exercices. Nous serons, en effet, très présents à Galati, que ce soit pour la coopération technique, celle avec l'AFDJ, mais aussi pour la coopération militaire, évidemment, en plus de celle culturelle. 

La version roumaine de cet interview est ici

Versiunea în limba română a acestui interviu este aici

Citit 9203 ori Ultima modificare Duminică, 23 Aprilie 2023 07:31

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